top 2016 – reno – pt 2/3 – Albums

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Mes 16 albums préférés de 2016, dans l’ordre alphabétique

Antoine Corriveau – Cette chose qui cognait au creux de sa poitrine sans vouloir s’arrêter

Son album précèdent (Les ombres longues) m’avait déjà séduit, et j’avais inclus une chanson dans mon top Singles l’an passé. La formule n’a pas énormément change. Une voix profonde et ténébreuse qui chante des textes sur la mort, les écrasements d’avion et les peines diverses sur des arrangements délicats. Pas vraiment un disque pour réchauffer l’ambiance donc mais c’est extrêmement bien réalisé et on se fait vite happer par son univers. Cerise sur le gâteau, le bonhomme est en réalité fort sympathique et marrant en concert. Je l’ai récemment vu au festival hivernal en plein air « Noel dans le Parc » (ou il jouait dans un petit chalet en bois), et il ironisait pas mal sur le fait qu’aucune de ses chansons n’étaient appropriées pour l’évènement…

Car Seat Headrest – Teens of Denial

Probablement mon concert de l’année. 250 personnes dans un bar qui connaissent toutes les paroles et dansent dans tous les sens. Un groupe bien énervé. Une reprise sale de Blackstar de Bowie et l’agréable impression d’assister a un concert qu’on se remémorera dans 10ans quand le groupe aura été promu a des salles bien plus grandes. Lorsque je suis tombe sur le single « Vincent » avant la parution de l’album, je l’ai rejoué 5 fois de suite. Quelque chose dans la voix détachée, les guitares stridentes, les accélérations, les changements de rythmes, les enchevêtrements de mélodies et un cote sing-along génial. Puis l’album est paru. Douze chansons, qui contiennent probablement chacune 3 ou 4 chansons différentes. Ca déborde tellement d’idées que c’en est limite indécent. Et entêtant en plus.

Damien Jurado – Visions of Us on the Land

Ultime disque de la trilogie que Damien Jurado a commencé avec Maraqopa. Le tout raconte parait-il une histoire cohérente mais je dois bien avoue que je comprends rien. Ou du moins je n’ai jamais pris la peine d’essayer de comprendre la narrative. Sa musique me donne toujours l’impression d’écouter un groupe jouer une musique rêveuse et magnifique à travers une porte. On ouvre la porte et la pièce est vide. Ou du moins on s’est endormi et tous ses sons bercent des rêves psychédéliques. Je m’en fou de l’histoire en fait.

Daughter – Not to Disappear

« Doing the Right Thing » vient me chercher a chaque fois. Un coup de maitre. La chanson raconte à la première personne l’histoire d’une malade d’Alzheimer qui sombre peu à peu dans l’oubli. Une longue descente avec des moments de lucidité déchirants. Probablement le couplet qui m’a le plus touche cette année :

“And I’ll walk around, because it’s so nice outside and I like the way the sun feels

And when it’s dark I’ll call out in the night for my mother, but she isn’t coming back for me

Because she’s already gone

But you will not tell me that because you know it hurts me every time you say it

And you know you are doing the right thing”

Boom. Le reste de l’album n’est pas toujours à la hauteur de ce morceau mais reste d’excellente facture avec ses tonalites de guitare mélancolique et une profonde nostalgie qui s’en dégage. J’ai complètement loupe leur premier album (et toujours pas écouté depuis) et leur passage Montréalais malheureusement, mais c’est probablement une musique qui s’écoute mieux seul dans le noir.

David Bowie – Blackstar

Je ne pense pas avoir besoin de m’étaler particulièrement sur cet album. Un chef d’œuvre inattendu en tant que cadeau d’adieu d’un de mes artistes préférés. « The Next Day » avait de bons moments mais ne laissait aucunement présager qu’il était encore capable de cela. Un dernier revirement sonique complet. Teinté de jazz et d’expérimentations soniques, c’est incroyable d’imaginer qu’il a quasiment tout maquette tranquillement chez lui sur un petit enregistreur, jouant de tous les instruments, avant de l’amener au groupe qu’il avait assemble. Et encore plus impensable qu’il n’en aura plus d’autre.

Hamilton Leithauser + Rostam – I Had A Dream That You Were Mine

Je n’attendais pas énormément de ce nouvel opus de Hamilton Leithauser sans les Walkmen. Seulement voilà, il s’est acoquine avec Rostam, le multi-instrumentaliste de Vampire Weekend et il retrouve ici l’ancrage mélodique qui lui manquait sur ses derniers disques solo. Sa voix reste reconnaissable entre mille et le disque n’a clairement pas pour objectif de s’éloigner des sentiers qu’il a déjà battus et rebattus. Il en rigole d’ailleurs, chantant « “I use the saaaaaaaaame voice, I always had”. Seulement bien accompagne la sauce prend.

Iggy Pop – Post-Pop Depression

Il y a dix ans, Iggy sortait un album rempli de feats avec Sum41 et Green Day. Puis il a sorti des disques ou il reprenait « La javanaise » et « Michelle ». Bref, il était fini. Et pas qu’un peu. Et voilà que tout à coup il se fait pote avec Josh Homme, qui lui concocte un disque remplis de morceaux qui pourraient figurer sur un album de Queens of the Stone Age sur lequel il peut poser sa voix. Clairement travailler avec quelqu’un comme ça l’a bien inspire et il se donne. Comme au bon vieux temps. Ça fait plaisir de revoir notre vieil Iggy faire quelque chose d’aussi bon, et des vidéos live que j’ai pu voir il a l’air pas mal content aussi.

Isolation Berlin – Und aus den Wolken tropft die Zeit

Mon petit album allemand préféré de l’année. Des années passées à écouter du rock indépendant anglophone, régurgitées sous la forme d’un album en allemand. Chaque morceau évoque un groupe que l’on connait sans véritablement être capable de mettre le doigt dessus. « Aufstehn, Losfahrn » et « Fahr Weg » auraient tout a fait leur place sur un disque de Okkervil River. « Ich Kss dich » m’évoque un « Girl Band » (le groupe dont je faisais l’éloge l’an passé, pas les Spice Girls) teuton. Ca gueule et ca crisse. Mais quand ça gueule en allemand ca résonne toujours mieux. « Wahn » aurait pu être sur le premier album de Pavement. Bref, les références ne manquent pas à l’écoute de cet album mais ca fait du bien par ou ça passe.

James Blake – The Colour In Anything

Je suis tombe amoureux de la musique de James Blake avec Overgrown, son disque précèdent, quand il a commencé a vraiment mélanger son amour du son et des beats électroniques avec de solides morceaux. The Colour in Anything m’a d’abord un petit peu déçu. D’excellentes chansons mais le sentiment que l’album se traine un peu. Puis j’ai commencé à l’apprivoiser peu à peu, jusqu’à ce soir d’Octobre ou je le vis interpréter tout ça en concert. D’une simplicité déconcertante et avec une voix à couper le souffle, il a donné vie à ce qui sera probablement l’album que j’ai le plus écoute cette année. Une merveille. Un peu long, certes (j’aurais facilement coupe 3-4 morceaux) mais qui récompense ceux qui prendront le temps. A écouter au casque le soir. James Blake reste le meilleur artisan du son que je connaisse.

Jean-Michel Blais – Nostos

Pour ceux qui sont restes un peu sur leur faim avec la production de Nils Frahm en 2016 (BO de Victoria très électro, et un album de Nonkeen avec un ou deux bons morceaux mais pas de quoi se toiser) je conseille Jean-Michel Blais, pianiste Montréalais. Un jeune pianiste virtuose peut-il s’appeler Jean-Michel ? La question fait évidemment débat, mais force est de constater que oui. Jean-Michel est signe sur le label Arts&Craft (Japandroids, Feist, Broken Social Scene) et sors cette année un album de piano classique, purement instrumental, enregistre avec des micros proches des cordes comme Nils, d’une beauté sans équivoque.

King Creosote – Astronaut Meets Appleman

Bon, ce n’est pas Jean-Michel Creosote, mais il a également un nom et un titre d’album un peu ridicule. J’avais adore son album avec le musicien électronique Jon Hopkins il y a quelques années et je me suis pas mal épris de ce nouvel opus.  C’est parait-il son 40e album. Je n’ai pas tout suivi. Bel accent Ecossais. Je ne comprends qu’un mot sur deux. Je pense qu’il parle de principalement de bière de brouillard mais je ne suis pas sûr. Ça reste super.

Leonard Cohen – You Want it Darker

De nouveau tout a déjà été dit sur cet album, pas énormément a rajouter. Un superbe dernier opus pour Leonard. Quelque part, heureusement que c’était son dernier parce que sa voix devenait tellement grave que je ne suis pas certain que les oreilles humaines auraient été capables d’entendre sa voix sur le suivant. Je me marre aussi en pensant a Leonard qui essaye de trouver toutes les métaphores possibles au fait qu’il va mourir, un sourire aux lèvres. I’m Ready my lord, let me out of the game, I’m leaving the table, So blow out the flame, I’m traveling light, it’s au revoir, It’s over now, the water and the wine… Sacre farceur ce Leonard.

Michael Kiwanuka – Love and Hate

Belle surprise soul/pop de cette année. Danger Mouse aux manettes (s’il n’avait pas été trainé avec U2 je serais tenté de dire que Danger Mouse réalise un sans-faute ces dernières années). Un album qui s’écoute de part en part, des longs instrumentaux de la plage d’ouverture fantastique (« Cold Little Heart »), qui ne laissent en rien présager des rythmes blues qui suivent (« Black Man in a white world ») ou des détours pop (« one more night ») déjà remixés pour les clubs. Un album varié et maitrisé, que je serais assez curieux de découvrir sur scène dans une version dépouillée

Nick Cave & The Bad Seeds – Skeleton Tree

Le troisième mousquetaire de la trilogie macabre de 2016 avec Cohen et Bowie. Nick est heureusement encore avec nous mais la mort de son fils est au centre de son disque. Le film « one more time with feeling » m’a laisse sans voix. Sorti pour ce qui devait être une soirée unique et simultanée partout dans le monde, un cinéma local l’a rejoue quelques jours plus tard et j’ai pu y retourner une seconde fois. Un véritable tour de force dont on ne ressort pas indemne. Documentaire sur le deuil de la famille Cave alors qu’il réalisé ce nouvel album, le film reste d’une incroyable pudeur. Nick livre ses impressions sur l’impact du traumatisme sur son processus créatif. La mort de son fils n’est durant la première moitié du film qu’un poids énorme sur toutes les consciences, non-évoquée mais centrale… jusqu’à ce plan, passe la moitié du film, ou l’on retrouve Nick et sa femme, a table, en training (lui qu’on ne voit jamais qu’en costume), filmés frontalement, retenant les larmes en évoquant certains souvenirs. C’est dévastateur. L’album en lui-même est pour moi presque un accessoire au film. Une chanson comme « I need you » ne fonctionne pas sans les images pour moi, mais « Skeleton Tree » est probablement une des plus belles chansons qu’il ait écrit. Skeleton tree ne deviendra jamais l’album de Nick Cave que je mets sur la platine comme ca, pour le plaisir, mais ce sera probablement celui qui laissera la plus grande trace en moi. Je vais revoir Nick Cave cette année. Je ne pensais pas le revoir sur scène un jour. J’appréhende un peu. Ce sera difficile de le voir faire un set « best-of » comme a son habitude, mais a quoi pourrait ressembler un concert construit autour de « Skeleton Tree » ?

Operators – Blue Wave

Et bien oui. Je ne peux pas m’empêcher de mettre un album d’un ancien Wolf Parade dans mon top. Wolf Parade a d’ailleurs sorti un nouvel EP cette année et est en train d’enregistrer un nouvel album. De quoi provoque un petit écoulement urinaire chez un fan. Quoiqu’il en soit, malgré un nouvel EP et un nouvel album de Spencer Krug sous son étiquette Moonface, c’est au tour de Dan Boeckner de s’assurer une place dans mon top de l’année. Un album amusant, sans prise de tête, aux forts accents de pop des années 80s… mais teintée dans l’ambiance nocturne que Dan maitrise bien. Je suis une groupie de Spencer Krug, mais si je devais choisir avec qui aller boire une bière, ce serait avec Dans. JE pense que je passerais une excellente soirée.

Preoccupations – Preoccupations

Vietcong était dans mon top albums 2015. En 2016 ils ont accepté le fait que leur nom de groupe était de mauvais gout et ont donc choisi un autre nom merdique. Ils auraient pu s’appeler les « Libidinous Lounging Labradors » ou bien encore les « Golden Kittens from Neptune », je sais pas moi, mais non. Preoccupations. Soit. Clairement le choix du nom n’est pas leur fort, mais la musique est excellente. Toujours cette ambiance très lourde, voix distante, cette batterie militaire et ce son légèrement retro qui avaient fait mon bonheur sur leur premier album. Ils m’évoquent toujours un peu Killing Joke. Cette fois les morceaux sont un peu plus alambiques, avec au centre de l’album un morceau de maitre de 11 minutes que je recommenderais a quiconque a 11 minutes devant lui. Et tiens, qui fait une apparition vocale au milieu ? Dan Boeckner. Je vous jure que je le fais pas exprès.

Reno
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