Soul Explosion Vol-1 – Pre ’67 Classics

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UNSPECIFIED - JANUARY 01:  Photo of Sam Cooke  (Photo by Michael Ochs Archives/Getty Images)

Ceux qui me côtoient savent que j’ai développé ces quelques dernières années une petite passion inattendue pour la musique soul/R&B des années 60 et 70. C’est arrivé très soudainement. Je pense que je peux retracer cela à mon gout pour la pop sucrée des années 60. Nous sommes en 2011 et je me délecte des vieux albums de Dusty Springfield, des Shangri-Las, et des compilations de productions Phil Spector. J’apprécie particulièrement ses morceaux avec les Ronettes, Ike & Tina Turner et les Crystals. Une chose mène à une autre et un jour dans les locaux d’un disquaire Montréalais une pochette retient mon attention : Wendy Rene – After Laughter comes Tears (réédition de Light in the Attic). Wendy Rene occupe la majeure partie de l’image, arborant un beau brushing, une robe proprette, et une position Doo-Wop. Je l’achète sans jamais avoir entendu une seule note et c’est le coup de foudre. La compilation tourne en boucle à la maison, et comme à mon habitude, je ne peux pas me contenter de simplement écouter le disque. L’historien en moi commence ses recherches, découvre son association avec le label Stax dont je connais la réputation mais auquel je ne me suis jamais trop intéressé. Petit à petit je creuse tous les artistes du label, j’enchaîne avec les productions de Muscle Shoals, les artistes d’Atlantic. J’effleure la surface du Motown mais le cote très poli me touche un peu moins. La soul du sud est plus brute. Mon intérêt pour cette période ne passe pas inaperçu. Le disquaire commence à me conseiller des trucs, sort des perles de sa remise, me garde des disques sous le comptoir pour ma visite suivante. Belzebuth. Quelques années plus tard je suis toujours aussi feru, et probablement un peu plus éduqué sur l’influence qu’a eu cette musique sur tout ce qui a suivi… Je ne mentionnerai pas le fait que David Bowie y a puisé allègrement pour l’enregistrement de “Young Americans”. Non, on a assez parlé de Bowie comme ça.

En guise d’amuse bouche pour tous les billets sur la soul qui apparaîtront surement dans les prochaines années , j’ai donc préparé une petite série de compilations intitulées “Soul Explosion”. Le titre est une référence à la grande conférence promotionnelle organisée par Al Bell pour Stax en 1968. Le label venait alors de perdre les droits sur tout son catalogue pre 1967 suite à sa rupture avec son distributeur Atlantic Records et à un mauvais contrat signe des années auparavant. Al Bell décide de relancer le label en grand en recréant un catalogue complet du jour au lendemain. Une vingtaine de nouveaux albums d’artistes de l’écurie Stax ont été enregistrés à toute vitesse pour relancer le label et prouver au monde que Stax renaissait de ses cendres. Les compilations ne se limiteront par contre pas à Stax, je leur vole juste le nom.

Ce premier volume est dédié aux superstars de la période pré 1967. La soul enregistrée à cette époque possède une naïveté, un optimisme, et une joie de vivre qu’on ne retrouvera plus dans les années suivantes. Bien évidemment, être noir dans l’Amérique des années 60 n’est pas toujours facile, mais les artistes n’osent en majorité pas encore aborder le sujet frontalement dans leur musique. Les revendications ambiantes restent relativement absentes de la musique soul populaire jusqu’à ce que Sam Cooke, influenceé par Dylan, enregistre “A Change is gonna come” en ’64, juste avant de mourir (abattu par une tenancière de motel blanche, pas de quoi émouvoir la police locale à l’époque). Ce seront par contre la mort d’Otis Redding dans un accident d’avion avec la majorité des Mar-Keys en ’67, la montée de la répression contre les manifestants pour les droits civiques et finalement l’assassinat de Martin Luther King en ’68 qui marqueront réellement la fin de cette période. La musique se fera beaucoup plus engagée, féroce, et moins pop. Nous y viendrons, mais pour l’instant voici une playlist avec 16 artistes mythiques sans qui la soul n’existerait pas, dans leurs versions les plus joyeuses.

Et pour quiconque s’intéresse à Stax, à la soul ou aux mouvements civiques américains des années 60, je ne peux que trop conseiller le livre “Respect Yourself” :

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Reno
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2 comments

  1. Merci Reno. Je suis dans un aeroport de merde entrain d’attendre un avion de merde apres une journee de merde. Et puis j’ai regardé sur le blog, ai demarre spotify, me suis dirigé vers le bar et ai commandé une grosse biere. Mon avion est en retard mais je n’en ai plus rien a foutre. J’ai de la bonne soul a écouter.

    1. Meme si cette playlist ne fait qu’un heureux et bien c’est mission accomplie. En fait elle fait deux heureux au moins parce que je l’ecoute en ce moment aussi! est-ce que c’est mal vu socialement ca? Pas de ma faute si je fais des compiles qui me plaisent.

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